vendredi 22 mars 2013

MANGA : PRINCESS JELLYFISH - Tome 1



Par Akiko Higashimura.
Delcourt/Akata, 6,95 €, dispo

Le monde est effrayant ! Entre la politique mondiale qui déraille, la pression sociale qui vous fait culpabiliser, la quête de soi (et de l’autre, l’être aimé), être des adultes soit disant « mature et responsable » est hors de portée pour certains. Difficile de leur donner un nom, sauf peut-être au Japon où l’on aime tout nommer et cataloguer, quitte parfois à caricaturer. Le terme générique dans les années 80 était alors otaku. Une sorte de collectionneur se réfugiant dans sa passion, et surtout sans culpabilité par rapport à l’ennemi : la normalité imposée par une société qui le rejette… Mais qui paradoxalement lui fournit aussi les objets de sa convoitise (figurines, mangas, jeux vidéo, voire ici… des méduses !). L’otaku est pourtant devenu à la mode, voire « réhabilité » dans les années 2000 par le truchement d’œuvres telles que L’Homme du Train (série TV et manga). Mais surtout, l’otaku peut désormais être… une fille ! Le rêve tout mâle otaku ? Pas forcément… 

En toute jeune fille sommeille ainsi une princesse. Mais certaines ne s’éveillent jamais et se transforment en ce que les « autres » appellent une fille « moisie ». Ainsi Tsukimi est une otaku des méduses et en possède quelques-unes dans des aquariums. Elle vit dans un pensionnat abritant nombre de compagnes du même acabit : fan d’ésotérisme, auteur de manga agoraphobe, otaku classique, etc. Puis un jour, Tsukimi rencontre une drôle de jeune fille, Kuranosuke. Elle à tout d’une ennemie : très jolie, fashion, classe… Et pourtant celle-ci se révèle être… un homme ! Et pas n’importe lequel, puisqu’il est le fils d’un politicien aspirant aux plus hautes fonctions de l’État!


Princess Jellyfish se transforme au fil des pages en une jolie romance, improbable et tendre. Mais c’est aussi le portrait d’une société en quête d’identité, personnifiée par la rencontre de nos deux « marginaux ». Ils expriment à travers leur statut et leurs actes ce que certains nommeraient malaise, mais qui n’est pour eux qu’une soif de liberté dans un monde fou se voilant derrière le politiquement correct et une normalité standardisée. On ne se pose pas la question de savoir qui a raison ou tort, mais on se demande surtout pourquoi et comment une frange de la société nippone en est arrivée là.
Princess Jellyfish n’est que la partie émergée d’un iceberg que le lecteur est invité à découvrir par le biais d’une sympathique comédie, traitant d’un sujet qui, selon les points de vue, peut se révéler grave, intrigant, parodique, inquiétant, prophétique, consternant, amusant… Le débat reste ouvert et, pour le soutenir, notons qu’une adaptation animée de bonne facture et reprenant le style graphique peu orthodoxe du manga est disponible en VOD chez KZPlay.

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samedi 16 mars 2013

POST EXPRESS : MECHA DESIGN POUR LA GUERRIERE INNOCENTE VOL.2 !


Ah le samedi soir, normalement, c'est diner avec les potes, se faire un cinoche, voir la famille, etc... Et puis parfois, c'est le boulot. Mais puisque c'est le week end, je me détends avec un peu de 3D.
Ca tombe bien, je dois faire de nouveaux vaisseaux pour le second volume de La Guerrière Innocente ^0^


Alors, des canons un peu partout, la gemme de contrôle et de suspension à l'arrière, les moteurs (à gemmes également) sur les côtés, les ailerons de directions, des quartiers d'habitations pour l'équipage et les passagers, etc....

Bon bin, ça roule.
Tranquille...  ^_^


jeudi 14 mars 2013

WORK IN PROGRESS VIDEO : FUNKY LADY !




Seconde vidéo "Work In Progress" sur Youtube,
cette fois centrée sur l'encrage de
ma pin up aux deux flingues !

Bon visionnage !



lundi 11 mars 2013

MANGA : HOTEL (One Shot) par Boichi

 
 
Par Boichi
Editions Glénat, 10,55 Euros.

« Je dédie ces histoires à Sir Arthur Charles Clarke. » C’est par ces mots que débute Hotel, LE chef d’œuvre de Boichi. Coluche avait Tchao Pantin, Bourvil son Cercle Rouge, Boichi, le rigolard, le clown érotomane de Sun Ken Rock (éditions Doki Doki), a désormais Hotel, SON 2001, L’Odyssée de l’Espace ! En effet, à la lecture de ce somptueux one shot, les références au célèbre écrivain cité plus tôt sont évidentes. Mais Boichi va au delà du simple hommage et construit en cinq courtes histoires un univers grandiose de science-fiction, à la fois crédible, touchant, et même…Parodique !

On ne se refait pas. Boichi a débuté sa carrière comme auteur de BD érotiques, et a connu la consécration avec Sun Ken Rock, un blockbuster sous testostérone narrant l’ascension d’un voyou au grand cœur dans la mafia coréenne. Oscillant entre graphisme semi-réaliste ultra-détaillé et tronches cartoon désopilantes, le style de Boichi devient vite reconnaissable entre tous. Avec Hotel, il atteint peut-être son apogée artistique, laissant éclater au grand jour l’influence d’un important illustrateur nippon, Katsuya Terada, peu connu en France mais dessinateur culte chez lui.
Fin du XXIe siècle, la Terre rongée par la pollution est foutue. Désespérés, les humains construisent une tour qui sera leur mémorial testamentaire. Une intelligence artificielle, nommée alors Louis Armstrong, doit être le gérant de cet « Hotel ». Les siècles passent, puis les millénaires. Bien après l’extinction de l’humanité, notre ermite virtuel se met à réfléchir… jusqu’au final déchirant d’émotion de cette première histoire que n’aurait pas renié Stanley Kubrick.

  

Puis Boichi nous surprend. Il décide de reprendre sa première histoire pour se concentrer sur des drames humains plus intimistes, aux conclusions là encore touchantes et imprévisibles. Mais chassez le clown, il remettra son nez rouge illico ! Boichi reprend à nouveau son histoire pour nous offrir un développement alternatif aussi grandiose que parodique, où un savant va tout mettre en œuvre pour sauver la vie sur Terre… et surtout le thon rouge ! Une bonne grosse tranche de rigolade pour se remettre des émotions des récits précédents, ce n’est pas de refus.
Mais il faut finir le livre, et il faut le faire avec classe, et surtout… en couleurs ! Boichi livre alors un final sous forme d’une leçon d’heroic fantasy sensuelle et épique, rappelant les plus belles heures du magazine Métal Hurlant !
Cinq récits très différents pour cinq coups de poings dans le bide. Et le comble… c’est qu’on dit merci !


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